Les mots du débat

Retrouvez ici tous les mots du débat.

  • P
    • PALIER

      Dans une filière donnée, modèles de tranches nucléaires qui présentent des caractéristiques techniques communes, comme par exemple, celles de la chaudière (sa puissance nominale, le nombre de boucles de refroidissement, les systèmes auxiliaires…), le plan de masse et les installations générales.

      Les paliers sont repérés par la puissance des centrales qui le constituent (palier 900 MW, palier 1300MW, palier 1500 MW ou palier N4, palier 1600 MW celui de l’EPR).

      A l’intérieur des paliers, des évolutions partielles ont déterminé des sous-paliers (pour le 900 MW : CP0, CP1 et CP2, pour le 1300 MW : P4 et P’4).

      Ces notions sont attachées à la démarche de standardisation adoptée par EDF lors du déploiement du programme électronucléaire Français.

      PARC ELECTRONUCLEAIRE

      Ensemble des moyens de production électronucléaire d’EDF. Le parc électronucléaire d’EDF est composé de 56 réacteurs sur 18 sites (32 unités de 900 MW, 20 de 1300 MW, et 4 de 1450 MW).

      PERIODE D’UN NUCLEIDE RADIOACTIF

      Temps nécessaire pour la désintégration de la moitié des atomes d'un échantillon du nucléide.

      La période varie avec les caractéristiques de chaque radioélément : 110 minutes pour l'argon 41 (41Ar) ; 8 jours pour l'iode 131 (131I) et 4,5 milliards d'années pour l'uranium 238 (238U). Aucune action physique extérieure n'est capable de modifier la période d'un radioélément, sauf une transmutation(transformation d'un radioélément en un autre).

      PETIT REACTEUR MODULAIRE (PRM)

      Réacteur nucléaire de faible puissance conçu pour être assemblé sur le site même à partir de modules fabriqués en usine. La puissance d’un petit réacteur modulaire est généralement suffisante pour produire 300 MW électrique.

      L’abréviation SMR vient de l’appellation en Anglais : small modular reactor.

      PISCINE

      Bassin rempli d'eau destiné à l'entreposage, au transit, à la manipulation de matières et d'équipements radioactifs, et qui assure la protection des personnes et l'évacuation de la chaleur.

      Si la fonction principale est l'entreposage en attente d'une décroissance radioactive suffisante, on précise qu'il s'agit d'une « piscine de désactivation ».

      La piscine de désactivation (ou de « stockage » du combustible) localisée dans l’ilot nucléaire d’un réacteur a deux fonctions. D'une part, elle reçoit les assemblages irradiés du cœur du réacteur pendant les arrêts, notamment pour le rechargement partiel du cœur, et sert à l’entreposage, au transit et à la manipulation de matières et d’équipements radioactifs. D'autre part, elle sert à l’entreposage des assemblages usés dans l'attente de leur transport vers une usine de retraitement. Durant cette période, qui peut atteindre plusieurs années, les assemblages usés perdent une grande partie de leur radioactivité et de leur puissance résiduelle. Le refroidissement de la piscine est nécessaire pour évacuer cette puissance résiduelle.

      Les piscines de désactivation situées en tête de l’usine de retraitement du combustible usé permettent un refroidissement complémentaire du combustible usé pendant plusieurs années avant leur traitement. L’eau assure la protection des personnes pendant l’entreposage et les opérations de manutention des assemblages, des matières et des équipements radioactifs.

      PLAN D'URGENCE INTERNE (PUI)

      Plan d'urgence déclenché par l'exploitant d'un site nucléaire pour faire face, à l'intérieur de ce site, aux conséquences d'un accident. Dans le même temps, l'exploitant avertit les autorités compétentes qui peuvent déclencher le plan particulier d'intervention.

      PLAN NATIONAL DE GESTION DES MATIERES ET DES DECHETS RADIOACTIFS (PNGMDR)

      Le Plan national de gestion des matières et des déchets radioactifs, dit « PNGMDR », publié pour la première fois en mai 2007, résulte de l'application de la loi de programme du 28 juin 2006 relative à la gestion durable des matières et déchets radioactifs. Son élaboration a débuté dès 2003 sous l'égide de l'ASN et a fait l'objet d'un débat public entre septembre 2005 et janvier 2006.

      Mis à jour tous les 3 ans et désormais tous les 5 ans, le PNGMDR dresse le bilan des modes de gestion existants des matières et des déchets radioactifs, recense les besoins prévisibles d'installations d'entreposage ou de stockage, et précise les capacités nécessaires pour ces installations et les durées d'entreposage. Concernant les déchets radioactifs qui ne disposent pas d'un mode de gestion définitif, le PNGMDR détermine les objectifs à atteindre.

      À ce titre, Il organise la mise en œuvre des recherches et études sur la gestion des matières et des déchets radioactifs en fixant des échéances pour la mise en place de nouveaux modes de gestion, la création d'installations ou la modification des installations existantes de nature à répondre aux besoins et aux objectifs définis au premier alinéa.

      La cinquième version a fait l’objet d’un débat public du 17 avril 2019 au 25 septembre 2019.

      PLAN PARTICULIER D'INTERVENTION (PPI)

      Plan d'urgence déclenché par les pouvoirs publics en cas d'accident sur un site nucléaire afin de protéger les populations avoisinantes.

      PLUTONIUM

      Symbole Pu ; élément artificiel de numéro atomique 94. Le plutonium est produit dans les réacteurs nucléaires à partir de l'uranium. Les principaux isotopes sont le 238Pu, le 239Pu, le 240Pu et le 241Pu. La composition isotopique du plutonium dépend de la durée d’irradiation dans le réacteur. Les isotopes impairs sont des nucléides fissiles.

      Sa manipulation exige de strictes précautions en raison de sa toxicité chimique et des dangers présentés par ses rayonnements alpha et neutroniques.

      PRECAUTION ET PRINCIPE DE PRECAUTION

      Alors que la prévention correspond à des risques connus pouvant être plus ou moins réduits, la précaution se situe dans un domaine où subsiste d'importantes incertitudes quant à l'existence et à l'ampleur d'un risque dont les effets pourraient être graves et irréversibles, ce qui rend difficile, voire impossible, l'estimation de ses enjeux. La précaution s'impose donc comme attitude de prudence autorisant la prise de décision en attente d'informations supplémentaires sur la prise de risque à gérer.

      La montée en puissance des préoccupations liées aux risques (environnementaux, alimentaires, sanitaires) a fait émerger le principe de précaution comme nouvelle norme sociale et juridique, à l'échelle mondiale (Rio) et en Europe.

      En France, une Charte de l'environnement fut inscrite, le 28 février 2005, dans le préambule de la Constitution de la Ve république révisée pour la première fois depuis 1958. La principale innovation du texte, mais aussi la plus controversée, a porté sur l'inscription du principe de précaution.

      L'application du principe de précaution suppose des procédures d'expertise et de contre-expertise à la fois indépendantes et transparentes. Un Comité de la prévention et de la précaution (CPP) composé de scientifiques est chargé d'éclairer les décideurs politiques.

      Entre rationalités (scientifiques, économiques) et subjectivités, des arbitrages sont indispensables pour définir des politiques de raison autour des grands enjeux scientifiques d'aujourd'hui et de demain : génie génétique, politiques énergétiques, nanomatériaux, etc. La prise en compte du rapport "coûts-bénéfices" de l'application du principe de précaution pourrait être favorisée.

      PREVENTION

      La prévention a pour but d’anticiper la manifestation éventuelle d’un risqu en limitant sa probabilité d’occurrence. est l’un des « trois P » visant à réduire la vulnérabilité face aux aléas : prévision, prévention, protection. L'action préventive agit en priorité à la source : pour réduire les dommages liés aux déchets, par exemple, on s'efforcera de réduire les quantités produites. Elle relève surtout de la sensibilisation, de l’information et de l’éducation de la population (prévention routière). La prévention est encadrée par la succession de plusieurs dispositions législatives en France.

      PREVISION, PREDICTION

      La prévision a pour but de mieux connaître les aléas, leur fréquence, leur intensité et les lieux où ils sont susceptibles de se manifester. Elle est l’un des « trois P » visant à réduire la vulnérabilité face aux aléas : prévision, prévention, protection. La prévision est une représentation précise d'un événement futur qui sera le résultat de causes déjà agissantes. Cet aspect de la gestion des risques mobilise fortement la communauté scientifique. Cette prévision peut alors inciter à adopter une politique de prévention pour les zones et les populations vulnérables.

      Prévision ou prédiction ? Pour parler de l’avenir, ces deux mots se différencient en termes de probabilité. Le premier, étayé par un faisceau concordant d’indicateurs fiables et modélisables, concerne souvent un futur proche, par exemple en météorologie. Les sismologues emploient préférentiellement le second.

      PROBABILITE D'UN EVENEMENT

      La mesure d’un risque repose d’abord sur sa probabilité d’occurrence. Mesurer et quantifier le risque permet d'établir des normes de protection et donc d'influer sur le degré d'acceptabilité de ce risque. Par exemple, quelle doit être la hauteur d'une digue de protection contre les crues ? De telles mesures peuvent prendre appui sur des techniques probabilistes.

      La théorie des probabilités offre un cadre mathématique rigoureux pour établir ces normes. Elle s'articule en deux étapes. Dans un premier temps, elle décrit un ensemble d'états possibles. Dans un second temps, elle affecte à chaque état une pondération qui décrit sa probabilité de réalisation. Si cette méthode est immédiate pour décrire le lancer d'un dé sur une table de jeu, sa mise en œuvre rencontre de nombreux obstacles lorsqu'il s'agit de rendre compte d'autres phénomènes.

      PRODUIT DE FISSION

      Nucléide produit lors d'une fission. Par extension, le terme produit de fission désigne également tout descendant d'un tel nucléide résultant d'une désintégration radioactive.

      Les produits de fission (césium, strontium, iode, xénon...) sont issus de la fission des atomes d'uranium et de plutonium dans le réacteur. Radioactifs pour la plupart, ils se transforment d'eux-mêmes en d'autres éléments avec une période plus ou moins longue.

      PROGRAMMATION PLURIANNUELLE DE L’ENERGIE (PPE)

      La Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) est un outil de pilotage de la politique énergétique, créée par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte.

      La PPE contient des volets relatifs :

      • à la sécurité d’approvisionnement ;
      • à l’amélioration de l’efficacité énergétique et à la baisse de la consommation d’énergie primaire, en particulier fossile ;
      • au développement de l’exploitation des énergies renouvelables et de récupération ;
      • au développement équilibré des réseaux, du stockage, de la transformation des énergies et du pilotage de la demande d’énergie pour favoriser notamment la production locale d’énergie, le développement des réseaux intelligents et l’autoproduction ;
      • à la stratégie de développement de la mobilité propre ;
      • à la préservation du pouvoir d’achat des consommateurs et de la compétitivité des prix de l’énergie ;
      • à l’évaluation des besoins de compétences professionnelles dans le domaine de l’énergie et à l’adaptation des formations à ces besoins.

      La PPE comporte une étude d’impact économique et social, ainsi qu’une évaluation environnementale stratégique.

      La loi relative à l’énergie et au climat adoptée en novembre 2019 a créé une loi de programmation sur l’énergie et le climat (LPEC) qui devra fixer les grands objectifs de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et de la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC).

      La PPE 3 (2024-2033) devra ainsi être compatible avec la LPEC et adoptée par décret dans les douze mois suivants l’adoption de la loi de programmation sur l’énergie et le climat.

      PUISSANCE CONTINUE NETTE

      Puissance électrique maximale qu’une installation peut fournir au réseau en régime continu.

      PUISSANCE RESIDUELLE

      Puissance dégagée dans un réacteur nucléaire à l'arrêt ou dans un assemblage combustible irradié. Cette puissance est produite principalement par la radioactivité du combustible nucléaire et des autres matériaux, ainsi que par les fissions résiduelles.