Rencontre de proximité

Au cours de la deuxième rencontre de proximité du débat, organisée le 16 mai à Méry-sur-Oise, les participants (une cinquantaine) ont pu poser ses questions au SEDIF et travailler en sous-groupes sur les attentes, préoccupations, recommandations qu’ils souhaitaient exprimer par rapport au projet. Ils ont pu s’exprimer également sur le suivi du projet, sa gouvernance, les impacts environnementaux, l’importance de la prévention de la ressource, l’impact en termes de prix, la qualité de l’eau produite et les bénéfices attendus du projet.

18h30 - 21h00

Domaine de la Bastide 95540 Méry-sur-Oise

En bref

Le 16 mai, à Méry sur Oise, s'est tenue la deuxième des trois rencontres de proximité prévues dans les villes où sont implantées les usines du Sedif. Une fresque sur l’eau et l’eau potable en France et en Île-de-France était exposée pour que la cinquantaine de participants puisse s’emparer d’un certain nombre d’éléments de contexte essentiels.

La soirée s'est ouverte sur un premier temps fort dédié au partage des informations. Après une présentation de la CNDP et du débat public, le Sedif a présenté les grandes lignes de son projet, et ses objectifs, en se concentrant principalement sur l'usine de Mery-sur-Oise. Ce premier moment s'est conclu par une session de questions-réponses au cours de laquelle une trentaine de questions ont été posées.

Certains participants ont souhaité savoir quelles sont les raisons scientifiques qui sous-tendent le choix technologique effectué tandis que d’autres se sont demandé pourquoi le Sedif n’avait pas présenté des alternatives. Sur l’aspect technologique, certains participants ont évoqué la crainte d’une dépendance vis-à-vis des fournisseurs de membranes. Plusieurs questions, émanant de citoyens, de représentants d'associations et d'élus, ont porté sur la nécessité d'agir pour protéger la ressource en amont, les participants souhaitant savoir comment concrètement le Sedif s'engageait, et avec quel budget, dans des actions de prévention. Il a été souligné que le Sedif pourrait, d’un point de vue politique, « faire peser son poids pour faire évoluer les choses » sur ces sujets de prévention.

Plusieurs questions ont été posées sur le concentrat et le prélèvement d'eau supplémentaire : les participants souhaitaient avoir des précisions sur le mode d’extraction du concentrat et l’énergie supplémentaire nécessaire par m3 de perméat (eau traitée par la filière membranaire).

Le thème de la qualité de l'eau a été exploré et les risques de surconsommation d’eau liés à l’utilisation d’une eau trop douce ont été soulignés tout comme les impacts d'une eau trop pure (appauvrissement en minéraux) sur la santé humaine. A ce propos, des citoyens ont demandé au Sedif des éclaircissements sur le panachage entre l'eau nanofiltrée et l'eau traitée par l'OIBP. D'autres questions portaient sur la consommation d'énergie actuelle et future des usines, les citoyens voulant notamment savoir si le projet s'accompagnait de l'introduction de technologies de production d'énergie renouvelable.

La réunion s'est poursuivie par une séance de travail en sous-groupes. Six tables composées d'habitants, d’élu.e.s de Méry-sur-Oise et des communes alentour (Saint-Ouen-L’Aumône, Cergy-Pontoise, Saint-Leu-La-Forêt, Mériel, L’Isle-Adam), et de représentants associatifs ont été organisées. La discussion a été structurée à partir d'un canevas que les citoyens étaient invités à remplir pour exprimer leur souhait d'implication dans le projet, leurs craintes, attentes et suggestions par rapport à l’augmentation prévue du prix de l’eau. Les participants pouvaient également formuler leurs questions sur les bénéfices du projet et sur son impact environnemental.

La nécessité de protéger la ressource en eau et de développer des actions de prévention en amont est apparue de manière constante dans les échanges entre les participants. En particulier, certains citoyens ont abordé la question de l'utilisation des pesticides en agriculture, de la nécessité de soutenir l'agriculture biologique et du rôle de l'État dans les politiques de prévention. La question des conflits d'usage a également émergé.

pour ce qui est de l’impact environnemental du projet, le concentrat est apparu comme un des thèmes les plus discutés. Les participants ont soulevé des questions et des inquiétudes quant à sa composition et à son traitement. La proposition du Sedif de le rejeter dans les rivières a suscité des questions sur l'impact que cela aurait par exemple sur la faune et la flore aquatiques, mais aussi sur les conséquences que cela entraînerait pour les municipalités situées en aval des usines. Les participants se sont donc interrogés sur la possibilité de traiter les concentrats au lieu de les rejeter dans le milieu naturel.

Des inquiétudes sont apparues concernant le débit de l'Oise, qui est en baisse et appelé à baisser plus encore à l’avenir.

D’autres citoyens ont introduit dans les échanges le thème du double réseau, permettant de réserver l'usage de l'eau potable uniquement à la consommation humaine.

Par ailleurs, certains doutes ont été exprimés quant à la pertinence des deux autres avantages du projet mentionnés par le Sedif (« une eau sans chlore et sans calcaire ») et quant à leur importance réelle pour les Franciliens et les Franciliennes.

La nécessité d'une discussion plus transparente sur les alternatives technologiques et la qualité de l'eau en aval des différents traitements possibles est ressortie des différentes tables. À cet égard, certains citoyens ont exprimé le besoin d'une comparaison entre la qualité de l'eau nanofiltrée et celle de l'eau traitée avec l'OIBP. En ce qui concerne le coût du projet, les citoyens s'inquiètent également du dérapage des coûts, en période d’inflation. Ils demandent aussi de pouvoir connaître l’ensemble des coûts de la chaîne de valeur du traitement de l'eau (coût pour chaque étape).

Par rapport à l'augmentation prévue de la facture, les échanges parmi les participants ont révélé la nécessité de prévoir une aide spécifique pour les familles en situation de précarité économique, par exemple par la mise en place de tarifs sociaux, la gratuité du premier mètre cube d'eau potable… Les avantages économiques mis en avant par le Sedif, relatifs à la réduction de l'achat d'eau en bouteille et aux économies sur les appareils électroménagers, ne sont pas, en l’état, jugés suffisants.

Enfin, certaines suggestions concernent l'implication des citoyens dans le temps. A ce propos, la nécessité d'impliquer des organismes intermédiaires a été soulignée, ainsi que la nécessité d’une instance de référence. L'idée d'une Convention citoyenne qui pourrait aborder la question d'un point de vue plus global et stratégique a également été avancée. Les participants se sont aussi interrogés sur le suivi de la réunion et sur le caractère consultatif du débat public, en soulignant l'importance de donner un retour concret de leur engagement et de leur implication.

Les comptes-rendus

Les présentations des intervenant.e.s

Le débrief en vidéo

Travaux en sous-groupes

  • Publié le 18/04/2023
  • Date de dernière mise à jour : 31/08/2023