Les jeunes, les citoyennes et citoyens de demain
Un partenariat avec l’Université Claude Bernard Lyon I
Plusieurs échanges organisés avec les étudiant·es du master 1 Information et Médiation Scientifique et Technique, leurs professeur·es et des chercheur·ses, ont permis d’aborder une diversité de problématiques liées au projet. 80 personnes ont assisté à l’événement de clôture de ce partenariat, animé par 5 de ces étudiant·es.
Les débats ont essentiellement portés sur :
- Notre rapport à l’énergie, jugé presque « addictif », dont la solution serait la sobriété et la réduction de notre consommation.
- Le rôle des nouveaux réacteurs nucléaires de type EPR et leurs impacts sur l’environnement
- Les forces et limites du mix énergétique français et de ses alternatives
- Le cycle de vie du combustible, de l’extraction de l’uranium à la gestion des déchets.
- Les impacts potentiels du projet sur l’eau et le Rhône
- La complexité de débattre sur l’énergie et le nucléaire au niveau sociétal
- Les risques et la sécurité liés aux réacteurs nucléaires
3 lycées, 3 journées, 3 modalités
De la 3e à la terminale, les élèves issu·es de formations professionnelles et générales de la cité scolaire Claude Lebois à Saint-Chamond, du lycée Alexandre Bérard à Ambérieu-en-Bugey, et du lycée La Martinière Montplaisir à Lyon ont apponté leur regard sur le projet.
Ces 3 journées se sont ouvertes sur la visite d’une exposition sur la production d’énergie nucléaire et la démocratie participative. Composée d’infographies réalisées à la fois par la Commission nationale du débat public (CNDP), les porteurs de projet, EDF et RTE, et l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR), elle a permis une entrée pédagogique dans les sujets du débat.
La participation à cette exposition a été poursuivie par un débat mouvant, grâce auquel les élèves se sont positionné·es sur l’opportunité, les atouts et les contraintes du projet pour le territoire, la gestion des déchets nucléaires, ou encore la cohabitation entre énergies renouvelables et nucléaire. Les élèves ont exprimé des inquiétudes sur les impacts environnementaux du projet et la précarité potentielle des emplois annoncés, notamment en phase travaux. Elles et ils ont insisté sur et la nécessité de la sobriété énergétique, à la fois alternative et préalable au projet.
Enfin, une séance de théâtre forum, animée par la compagnie CôTéAct, est venue poursuivre et conclure les échanges de façon ludique et humoristique. Les collégien·nes et lycéen·nes ont exploré les enjeux environnementaux, économiques et sociaux à partir du jeu de différents personnages (et du leur !). Dans les 3 établissements, cette modalité a rencontré un franc succès !
Atelier des controverses avec les élèves-ingénieur·es de Centrale Lyon
Dans le cadre du module « Controverses environnementales » de leur formation en écologie et environnement, une 50aine d’élèves en 2ème année de l'École Centrale de Lyon ont participé à un atelier des controverses argumenté. Après tirage au sort, elles et ils devaient incarner un groupe favorable ou opposé au projet porté par EDF et RTE. Ils et elles avaient préparé des arguments en s’appuyant sur plusieurs sources, telles que le dossier de présentation du projet, les études de l’Agence de l’eau, les scénarios de l’Agence de la transition écologique (ADEME), et tout autres articles leur permettant d'asseoir leur argumentaire.
Il est à noter que les élèves se sont révélé·es plutôt sensibles aux enjeux internationaux et ont plutôt placé le contexte local au second plan.
Un débat libre a ensuite fait émerger une véritable richesse de questions et d’arguments, comme :
- Concentrer des moyens de production électrique sur un nombre limité de sites est jugé problématique, dans un contexte géopolitique incertain.
- Quelle opportunité de développer une production d’énergie en France destinée à être exportée ?
- Utiliser le nucléaire comme énergie de transition, sa pertinence étant jugée mitigée face à l’impératif de sobriété énergétique.
- Le coût du projet a été mis en parallèle des investissements nécessaires pour assurer l’efficacité énergétique des bâtiments existants et le manque de financements en recherche et développement pour des matériaux biosourcés.
- Le manque d’ouvrier·es qualifié·es en France, conséquence d’orientations scolaires dévalorisant les filières professionnelles, pourrait jouer sur les délais de construction des réacteurs nucléaires.
- La sécurité hydrique des territoires dépendants du Rhône a été un sujet d’échanges, notamment concernant la gestion des ressources par la Compagnie Nationale du Rhône (CNR).
- Les données communiquées par EDF sur l’usage de l’eau, jugées sous-estimées.
-
Une indépendance énergétique questionnée, au regard des difficultés d’approvisionnement en uranium depuis le Kazakhstan ou le Niger, pays potentiellement plus proches de la Russie ou de la Chine que de l’Europe. Certain·es ont conclu que l’indépendance énergétique totale était une illusion, et que seule la sobriété pouvait réduire durablement cette dépendance.
- Publié le
- Date de dernière mise à jour : 08/07/2025
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