Initiative partenariale avec la CGT

18h30 - 21h

Salle communale de la Bergerie du Courneau 33610 Canéjan

La première initiative partenariale du débat s’est déroulée le 7 octobre à Canéjan. Elle était organisée par le syndicat CGT de la Gironde (CGT 33).

Ce format de réunion novateur permet à la Commission de toucher des publics particuliers dans un environnement moins contraint qu’une réunion publique à forte audience, en laissant le libre choix d’organisation à des associations, des collectifs, des chambres consulaires ou encore des syndicats professionnels ou de salariés. Les organisateurs de ces initiatives s’engagent à respecter les règles du débat public.

Cette initiative a réuni plus de 50 participants à la salle communale de Canéjan de 18h30 à 21h30.

Les organisateurs avaient invité : J. Lambert (Fédération Nationale Mines-Energies-FNME CGT), P. Barbedienne (SEPANSO), S. Le Bot (Vice-Président du Conseil Départemental de Gironde), V. Vignon (SER - Syndicat des Energies Renouvelables), B. Hernandez, M. Le Grelle, L. Debril (ENGIE NEOEN – équipe projet HORIZEO), S. Obé (Syndicat CGT Gironde)

Le débat s’est engagé sur l’actualité des hausses tarifaires de l’énergie, puis sur les éléments développés dans le cahier d’acteur CGT sur le projet « Horizeo » en cours de rédaction.

Les différents intervenants ont abordé des thèmes très divers comme la chute de la biodiversité, la précarité énergétique et l’accès à l’énergie, la gestion des sols et de l’eau, la stratégie nationale bas carbone, l’électrification des usages, la sobriété énergétique, les modèles économiques dans le marché de l’énergie, les énergies pilotables ou non, les subventions aux énergies renouvelables, le retard de la France en matière de solaire et d’éolien, un nouveau service public de l’énergie, le statut des salariés dans l’énergie et le risque de dumping social, le mix énergétique, etc.

Les questions du public sur le projet « Horizeo » ont porté sur l’opportunité du projet dans un milieu forestier alors qu’il y aurait, selon plusieurs personnes présentes, beaucoup de toitures disponibles pour le solaire et que cela pourrait créer beaucoup plus d’emplois. V. Vignon (SER) a répondu que compte-tenu des objectifs fixés dans la PPE (Programmation Pluriannuelle de l’Energie), les toitures ne suffiraient pas à atteindre l’objectif et qu’il faudrait trouver des surfaces supplémentaires. De plus, il a indiqué que le prix de revente de cette électricité en toiture était fixé à 98€/MWh par la CRE (Commission de régulation de l’énergie) et qu’en comparaison avec le projet « Horizeo », le prix de vente en PPA serait aux alentours de 50€/MWh. Il a également indiqué que la filière industrielle du recyclage des panneaux solaires se structurait et qu’un panneau solaire pouvait aujourd’hui être recyclé à 95%.

Un habitant de Cestas a souligné il n’y avait pas eu de concertation, à l’époque, sur les 350 ha du parc photovoltaïque implanté sur la commune. Il a rappelé que chaque année au mois d’août, les habitants des villages alentours commémorent la mémoire des 82 morts dus à l’incendie d’août 1949. Il pense que le projet « Horizeo » présente des risques en matière d’incendie.

La question de la sobriété énergétique a été évoquée à plusieurs reprises. Plusieurs intervenants ont ainsi évoqué une inégalité supplémentaire envers les plus précaires, et un discours qui conduirait à « culpabiliser » une partie de la population déjà fragilisée. P. Barbedienne (SEPANSO) a rappelé qu’il fallait arrêter de croire en une croissance infinie dans un monde fini, et que la sobriété devait plutôt être vue comme un moyen de partager l’énergie plutôt qu’un moyen d’exclusion. V. Vigneron (SER) a fait remarquer que le prix pourrait devenir malgré lui un facteur de sobriété, si on ne développe pas plus les énergies renouvelables qui ont une particularité d’être produites localement, sans uranium ou pétrole importé.

Le PPA, Power Purchase Agreement, le modèle économique de vente en gré à gré a été abordé à plusieurs reprises par les participants. B. Hernandez (ENGIE) a expliqué ce nouveau mécanisme de vente dans le marché de l’énergie, en indiquant qu’il s’agissait d’un contrat de longue durée, en général sur 15 ans, de fourniture d’un volume d’énergie à prix fixe. Ce type de contrat serait plus stable que les prix du marché, exempté de certaines taxes et réservé aux gros consommateurs de plus en plus soucieux d’énergies vertes dans leurs consommations.

B. Hernandez (ENGIE) a remercié la CGT pour cette initiative et remarque que c’est la seule organisation syndicale à s’être pour l’instant exprimé sur le projet, en interrogeant le modèle « Horizeo » sur des questions sociétales en plus des questions environnementales qui occupent naturellement le débat.

  • Publié le 30/09/2021
  • Date de dernière mise à jour : 02/11/2021